Florence Aubenas
Le Quai de Ouistreham
L'Oliver
Le site des éditions
Le livre
« La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu’en
dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l’impression d’un
monde en train de s’écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses
semblaient toujours à leur place. J’ai décidé de partir dans une ville
française où je n’ai aucune attache, pour chercher anonymement du
travail. J’ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que
deux fois, en coup de vent : j’avais trop à faire là-bas. J’ai conservé
mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage
avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n’ai
plus quitté mes lunettes. Je n’ai touché aucune allocation. Il était
convenu que je m’arrêterais le jour où ma recherche aboutirait,
c’est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma
quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009. J’ai
gardé ma chambre meublée. J’y suis retournée cet hiver écrire ce livre. »
Florence Aubenas.
L’avis
Florence Aubenas s’est immergée pendant plusieurs mois dans le monde
des travailleurs pauvres. Elle s’est inscrite au chômage à Caen et a
découvert les difficultés de ceux qui, sans formation ni diplôme, des
jeunes mais aussi des « seniors »(pour employer la novlangue des
recruteurs) hommes et femmes , galèrent pour gagner leur pain.
Le
livre n’est pas une enquête journalistique ou sociologique c’est une
expérience humaine partagée avec ceux que Florence Aubenas a côtoyés.
Une plongée dans le monde d’en bas, celui du travail ingrat et mal
payé: récurer les toilettes sur les ferries qui font la navette entre
France et Angleterre, avec le chef qui vous presse d’aller toujours
plus vite ; mais aussi la solidarité , le combat quotidien pour garder
sa dignité, les de rêves de vie meilleure: un CDI , une maison à soi,
ne plus avoir à se lever à quatre heures du mat’ pour embaucher au quai
de Ouistreham.
Un style simple et vrai, sans fioriture ni pathos, un
récit humaniste et fraternel dont la lecture devrait être au programme
des grandes écoles (HEC, ENA, Science PO etc..) afin que les futurs
décideurs sachent de quoi est fait le quotidien des « gens de peu » comme
les nomme si joliment le sociologue Pierre Sansot (dont je recommande
vivement la lecture au passage).
L’auteur
« Florence Aubenas (née le 6 février 1961 à Bruxelles) est une journaliste française. Elle a effectué la plus grande partie de sa carrière au sein du quotidien Libération comme grand reporter jusqu’à son départ en 2006 pour l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur. Lors d’un reportage en Irak, en 2005, elle a été retenue en otage pendant plusieurs mois. Le 2 juillet 2009, elle a été élue à la tête de l’Observatoire international des prisons (OIP).
De février à juillet 2009, elle prend un congé sabbatique laissant circuler la rumeur qu’elle part au Maroc écrire un roman. Dans les faits, elle s’installe à Caen et s’inscrit comme chômeuse au Pôle emploi pour chercher du travail. Elle mène, l’enquête sur la France des travailleurs précaires qui vivent avec un salaire inférieur au SMIC, comme l’avaient fait en Allemagne Günter Wallraff dans les années 1960 en se faisant passer pour un Turc ou Elsa Fayner en France au cours des années 2000. Après avoir enchainé les petits boulots, elle embarque comme femme de ménage sur un ferry au quai de Ouistreham. De cette expérience naît le livre Le Quai de Ouistreham, publié le 18 février 2010. »
[Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Aubenas]
Sélection
janvier 2009
Parution : 2010
ISBN : 9782879296777
276 pages
Prix public : 19€
Public : Adolescents, jeunes adultes