Revues de littérature et poésie contemporaines : Le 11/12/09
Depuis leur émergence, au cours du XIXe siècle, les revues ont joué un rôle clé dans l’univers littéraire et poétique en France. L’histoire de la création, depuis, est jalonnée de ces lieux d’expérimentations, de rencontres, de manifestes esthétiques. Nombreuses sont ainsi les revues à valoir comme point de repère précieux d’un moment, de parti-pris artistiques ou politiques permettant de suivre les lignes de force de l’art littéraire à travers les générations de créateurs.
Qu’en-est il aujourd’hui ? Quelles initiatives remarquables peut-on repérer ? Comment et sous quel format se montre la vie de la création littéraire contemporaine ?
L’atelier Revues contemporaines du 11 décembre 2009 a convié Caroline Hoctan et Antoine Dufeu, poète et éditeur, à défricher ces questions et à partager avec les bibliothécaires des lectures et des expériences.
Sommaire
Repères historiques ⇒
Antoine Dufeu : Inventer, animer une revue de poésie contemporaine: Mir ⇒
Parcours des revues sélectionnées ⇒
Les revues de création en littérature et poésie : points historiques
haut de page
Synthèse rédigée par Caroline Hoctan à partir de multiples sources rédigées par des spécialistes du domaine.
» Les titres à retenir, 1960-2010
Introduction
Apparues en 1829 en France (La Revue des Deux Mondes), les revues de création en littérature et en poésie, appelée communément « revues littéraires », sont un type de publication périodique spécifique au champ intellectuel tel que l’a défini Pierre Bourdieu. Les écrivains y publient des textes qui peuvent ensuite être repris en ouvrage. Ces revues sont également un des vecteurs principaux de la « critique littéraire ». Aux XIXe et XXe siècles, les revues littéraires furent un support de recherches et d’expérimentations artistiques et littéraires permettant à de nombreux auteurs tout à la fois de tester leur propre écriture et de se confronter à d’autres écritures pouvant s’inscrire dans leur propre démarche. Dans les années 1920, par exemple, les diverses revues surréalistes jouèrent un rôle non négligeable de défrichage.
Les revues littéraires ont ainsi toujours été vivaces et ont laissé une grande place à l’expérimentation et à la création personnelles. Elles ont aussi été des lieux de manifestes tant politiques que culturels — un trait qui est l’une des constantes au XXe siècle des revues d’avant-garde — mais aussi de résistance, comme ce fut le cas au cours de la seconde guerre mondiale, où l’on peut compter pas moins d’une centaine de revues littéraires différentes sur le territoire français. Si dans les années 1950, aussi bien Action poétique, créée en relation à la grève du port de Marseille, ou bien L’Élan poétique, littéraire et pacifiste de l’écrivain antimilitariste Louis Lippens sont marquantes, l’une des revues qui fera le plus date est L’Internationale situationniste dirigée par Guy Debord. Cette revue, se donnant comme manifeste politique, était aussi un lieu pour certaines expérimentations au niveau de la création, notamment le détournement d’écrits ou pictural.
Les années 1960
Période de bouillonnement intellectuel et politique en France : en 1962, l’Algérie devient indépendante et, en mai 1968, les étudiants sont dans la rue pour une confrontation violente avec le pouvoir. Ces mêmes années voient émerger le structuralisme, qui influence durablement le milieu éditorial avec des représentants – comme Roland Barthes, Jacques Lacan ou Jacques Derrida en littérature – proches d’une nouvelle revue qui marquera les vingt prochaines années : Tel Quel.
Quelques titres à retenir
Les années 1970
Ces années demeurent très engagées politiquement et intellectuellement puisqu’elles sont encore sous le contrecoup de mai 1968. En juin 1970, Jean-Paul Sartre est interpellé sur la voie publique, alors qu’il distribuait La Cause du Peuple, le journal de la Gauche prolétarienne. En novembre 1970, le Général de Gaulle meurt. Hara Kiri qui est censuré décide de lancer Charlie Hebdo. En février 1979, les historiens Philippe Ariès, Pierre Chaunu, Fernand Braudel, Michelle Perot, Jacques Le Goff, Pierre Vidal-Naquet, Ernest Labrousse, etc., se mobilisent contre Robert Faurisson et les négationnistes. En juin 1979, Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, André Glucksmann et Michel Foucault se rendent à l’Élysée pour l’opération « Un bateau pour le Viêt-nam ». Les revues qui paraissent sont dynamiques et novatrices : elles se tournent vers de nouvelles formes expérimentales qui découlent directement des réflexions du structuralisme et des avants-gardes littéraires des années 1960.
Quelques titres à retenir
Les années 1980
Le 10 mai 1981, soutenu par toute la gauche, François Mitterrand remporte l’élection présidentielle, face à Valéry Giscard d’Estaing. Sont promulguées l’abolition de la peine de mort, la cinquième semaine de congés payés, l’abaissement de la durée légale du travail à 39 heures par semaine, la libéralisation de la radio et de la télévision (par la création de la Haute autorité de l’audiovisuelle), la suppression de la sélection à l’entrée des universités et le Prix unique du livre. Les revues littéraires qui paraissent sont alors très variées et nombreuses.
Quelques titres à retenir
Les années 1990
Avec les années 1990, on assiste à un nouvel essor des revues littéraires en France. À la fin des années 1980, est apparu une forme de tournant. Alors que d’un côté, persistait l’entreprise de Philippe Sollers avec L’Infini, de l’autre apparaissait au niveau des littératures expérimentales un changement de cap. Tout d’abord avec la naissance en 1989 de la revue Java, ensuite par l’arrêt de la revue TXT de Christian Prigent et la création par celui-ci et Mathias Pérez de la revue Fusées qui faisait la liaison entre littérature d’avant-garde et les arts plastiques. Ce tournant a été suivi en 1994, par la revue d’Olivier Cadiot et de Pierre Alferi La Revue de littérature générale qui a marqué durablement les esprits, avec deux imposants numéros, puis entre 1995 et 1998 avec la revue Perpendiculaire en lien direct avec les expériences de l’art contemporain. Ce tournant dans les revues marque une ouverture à de nouvelles formes, qui quittent les préoccupations avant-gardistes, pour entrer davantage dans des questions portant sur la matérialité du langage et le formalisme. C’est dans cet élan que se situe la création de revues comme Tija par Christophe Fiat et Boxon par Gilles Cabut. De même, peu à peu, ont disparu les revues littéraires généralistes au profit de revues plus spécialisées, même si s’est créée en 1995 La Femelle du Requin, revue qui croise narration et poésie et des dossiers sur divers auteurs.
Quelques titres à retenir
Depuis 2000
Les années 2000 sont marquées par les conséquences des événements qui se sont produits le 11 septembre 2001 aux États-Unis. C’est donc la question du terrorisme et de l’insécurité qui prédomine dans les médias. Alors qu’en janvier 2002 l’euro devient la monnaie officielle, le 21 avril, Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen arrivent en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Du côté des revues, en 2004 paraît La Revue littéraire aux Éditions Léo Scheer, dont l’ambition de renouveler l’héritage des grandes revues du XXe siècle suscite une accusation de plagiat de la NRF (Nouvelle Revue française) de la part d’Antoine Gallimard, qui n’y donne pas suite.
Quelques titres à retenir
Inventer et animer une revue de poésie contemporaine : la revue Mir
(haut de page)
Antoine Dufeu
Poète, éditeur, traducteur et journaliste, né en 1974 à Laval, Antoine Dufeu vit à Paris depuis une quinzaine d’années. Depuis le début des années 2000, il a publié des ouvrages chez différents éditeurs (cf. infra) et participe régulièrement à des lectures publiques ou des ateliers d’écriture, en France comme à l’étranger.
Principales publications
Abonder, éditions NOUS, Caen, mars 2010 (avec une carte de Frédéric Laé)
Vinagi gotov, éditions MIX., Paris, 2009
SEnsemble, le clou dans le fer, Reims, 2008 (avec des dessins de Valentina Traïanova)
Nous, éditions MIX., Paris, 2006
inch’menschen, éditions MIX., Paris, 2004
Sélection de récentes performances et lectures publiques
Paris, Festival Frasq, Le Générateur, avec Valentina Traïanova, LUBOVDA, 11/10/09
Bourgas, Bulgarie, bibliothèque régionale, 13/03/09
Varna, Bulgarie, Alliance Française, 10/03/09
Nantes, Maison de la poésie, 26/02/09
Paris, Festival Migrations, 06/12/08
Cordoue, Espagne, Festival Migrations, 11/10/08
Introduction
… à partir de l’expérience de revuiste acquise dans le cadre de la création et l’animation de la revue MIR (n°1 et 2) publiée par les éditions ikko.
• Brève présentation des éditions ikko et de la revue MIR
• La « double casquette » d’auteur et d’éditeur
Durée : 1’53
[dewplayer:http://download.audioblogs.arteradio.com/3039920_atelier_revues_11-12_1__dufeu_a_introduction.mp3]
Le travail éditorial ⇑
a. Lire et écouter ce qui se fait
b. Créer et animer une revue c’est chercher, trouver, faire se rencontrer et faire découvrir
• Faire découvrir et dialoguer des textes : quelques exemples
c. Une revue de création contemporaine : quelques enjeux
• « L’extrême contemporain »
• La transdisciplinarité
• Un espace de traduction
• Pas de création sans interrogation du passé, sans héritage, sans transmission ?
d. Une revue et ses extensions scéniques : l’organisation de lectures et performances publiques
Durée : 15’51
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Animer une revue de création contemporaine : un travail « intégral » ⇑
a. Conception et fabrication (graphisme, mise en page, correction, impression)
b. Le financement
c. La diffusion
d. La gestion administrative et logistique
e. La communication autour de la revue (participation à des salons, presse, etc.)
Durée : 10’44
[dewplayer:http://download.audioblogs.arteradio.com/3039924_atelier_revues_11-12_3__dufeu_c_animer_une_revue_de_creation_contemporaine___un_travail___integral__.mp3]
Conclusion⇑
• Une activité passionnante et éprouvante, car « totale »
• Et demain ?
Durée : 4’22
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Questions
• À propos de l’épaisseur et de l’ambition de totalité
Durée : 11’11
[dewplayer:http://download.audioblogs.arteradio.com/3039932_atelier_revues_11-12_5__dufeu_e_question_1_l_epaisseur_et_la_totalite_de_la_revue.mp3]
• À propos du public et des « angles » de la revue
Durée : 6’29
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Parcours de revues (haut de page)
Pour chaque séance, nous proposons une sélection de revues aux formats papier et électronique. Elles sont données à consulter au membres du groupe, puis discutées en atelier. Voici pour cette séance les revues sélectionnées, et leurs commentaires.
Revues imprimées : Grumeaux, Décapage, Rouge déclic, Dans la lune ; revues électroniques : D’Ici là, Tapin.
Grumeaux ⇑
» Voir le site (www.editions-nous.com/grumeaux)
Trois numéro par an. Prix: 14,80 euros.
Le credo de la revue (www.editions-nous.com/grumeaux/editorial1.html) :
« Résolument tournée du côté des écritures et pratiques poétiques contemporaines, du côté d’une langue travaillée, vivante, réflexive, qui rompt par l’invention formelle le consensus des langues mortes d’avoir omis de s’affronter au réel et à ce qu’il a d’innommable, la revue grumeaux résiste au fade et au lisse =. Dans la flaque de production littéraire uniformisée et inoffensive qui se répand, nous rassemblons – poètes, artistes, philosophes, lecteurs… – Nous divisons. »
Durée : 8’51
[dewplayer:http://download.audioblogs.arteradio.com/3039937_atelier_revues_11-12_7__selection_a_grumeaux.mp3]
Décapage ⇑
» Le blog de la revue sur blogspot (revuedecapage.blogspot.com)
» Sa page myspace (myspace.com/revuedecapage)
Présentation sur le site des éditions de la Table ronde
Revue semestrielle. Prix : 25 euros.
Le credo de la revue :
« Pour une définition de décapage… (revuedecapage.blogspot.com/2006/03/pour-une-dfinition-de-dcapage.html)
décapage, n, m. – 2001 ; de déca- du gr. Deka « dix » et de page du lat. pagina « feuille de papier ».
1.(littér.) décapage est une revue littéraire.
2. (philos.) décapage n’expose aucune idée sur le monde, ne revendique rien, ne s’énerve contre personne, ne craint aucune espèce de censure, ne rapporte pas un centime à ses auteurs, et ne sert strictement à rien.
3. (procéd.) la revue s’organise autour de chroniques pérennes d’un numéro à l’autre et d’un esprit qui crée son identité et sa singularité dans le panorama foisonnant des revues. Autour des chroniques se rassemblent nouvelles inédites d’auteurs en devenir et participations exceptionnelles d’écrivains déjà établis.
4. (comptab.) La réalisation de décapage nécessite jusqu’à 20 ordinateurs, 8 950 feuilles de papier de couleur blanche, cent-vingt-quatre connexions à Internet, trois cents minutes de forfait téléphonique à la seconde, deux pellicules photos noir et blanc, six figurants, deux stagiaires, huit cent seize allers-retours entre le bureau de la rédaction et le bureau de la fabrication. À noter qu’aucune cigarette n’est fumée pendant la réalisation de décapage.
5. (dér.) La revue décapage est à l’origine de la création du pris du « 15 minutes plus tard » un prix littéraire remis quinze minutes après le prix Goncourt.
6. (admin.) décapage est une association loi 1901 qui publie la revue décapage.
7. (hist.) (bientôt disponible)
8. (techn.) décapage, c’est 96 pages + 4, format 185 x 215 mm, à la française. La diffusion se fait par abonnement (30 euros pour 4 numéros). La prix d’un numéro en librairies s’élève à 8,50 euros. L’abonnement reste quand même le meilleur moyen de ne rater aucun numéro. »
Durée : 14’30
[sons à venir]
Rouge déclic ⇑
» Voir le site (www.revue-rouge-declic.fr)
Revue trimestrielle. Prix (actuel) : 9,15 euros (numéro simple) / 15 euros (numéro double).
Le projet de la revue :
« Nous proposerons sept numéros de la revue Rouge-déclic qui s’éteindra en fanfare en octobre 2012. Volontairement, nous réduisons dans le temps l’expérience de cette revue, pour voir où la contrainte nous mène, pour expérimenter la revue en courant éphémère, eau glissante où nous pourrons tout projeter. Chaque numéro correspondra à un corpus de textes choisis de manière tout à fait libre, avec cette contrainte de temps absurde qui tuera la monotonie, qui nous mettra dans l’obligation de passer à autre chose, sans craindre la lassitude. L’ensemble constituera une collection à travers des propositions littéraires et photographiques éclectiques, délogées dans les souterrains. Sept numéros, c’est peu. Mais le calendrier du spectre peut donner le vertige.
(Cette année, non ? Mais l’année prochaine peut-être.)
Octobre 2009 : À l’ombre du Panoptique / Je serai neuf
Avril 2010 : The party
Octobre 2010
Avril 2011
Octobre 2011
Avril 2012
Octobre 2012
Spectre des numéros à jamais terminé. Dire que la revue va mourir ne règle évidemment pas la question. Nous laisserons une place vide pour une autre revue parce que ce qui nous intéresse avant tout, c’est le mouvement, là où il n’y a plus de réponse pour tout. Le numéro 2012 ne supprime pas le texte, il propose un virage et une nouvelle forme cartographique.
Cette contrainte artificielle permet paradoxalement de montrer des parcours de lecture qui stimulent, dans l’urgence de ce que nous sommes à présent, parce que le présent électrise et séduit, parce que l’ordre apparent sera un vrai désordre, des écritures en marche et à réinventer. Parce que nous sommes joueurs et littérateurs. Parvenue au noir, la collection Rouge-déclic s’arrêtera.
Cette idée joyeuse de revue éphémère est la reprise imbécile du projet initial de la revue R de réel. »
Durée : 12’10
[sons à venir]
Dans la lune ⇑
Cette revue disponible au Centre de création pour l’enfance au prix de 5 € le numéro ou sur abonnement, 16 € l’abonnement pour un an (4 numéros) pour la France.
8, rue Kléber, 51430 Tinqueux – FRANCE ; Tel.03.26.08.13.26 ; Fax.03.26.08.79.74 ; » le formulaire de contact
À propos :
« revue de poésie 100% décarêmélisée
Dans la Lune, revue trimestrielle de poésie contemporaine, a pour ambition de donner aux enfants, et aux plus grands, le goût de la poésie d’aujourd’hui. La ligne éditoriale est confiée à Valérie Rouzeau, en résidence au Centre de Créations pour l’Enfance de Tinqueux, et la conception graphique à Nicolas Boulard, artiste multimédia en résidence à l’Espace Culture Multimédia du Centre. Ils réuniront chaque trimestre autour d’eux de nouveaux poètes et un plasticien pour construire ensemble un nouveau numéro et partager avec le plus grand nombre la passion qui les anime.
Dans la lune est née d’une pensée, comme nous en discutions, pour les enfants des écoles qu’aujourd’hui encore en 2004 on assomme trop souvent avec des récitations aussi bêtes qu’insipides et cependant redoutables : ces écoliers-là ne liront jamais de poésie plus tard, définitivement rebutés par la pratique scolaire dont ils ne savent pas qu’elle n’a pour ainsi dire rien à voir avec l’art qui nous bouleverse, nous émeut, nous grandit. Dans la lune s’adresse aux gaillards et gaillardes de cinq à cent dix-sept ans : pas mollir ! […]
Valérie Rouzeau. »
(http://www.derives.tv/spip.php?article192)
Durée : 7’45
[dewplayer:http://download.audioblogs.arteradio.com/3039983_atelier_revues_11-12_9__selection_c_dans_la_lune.mp3]
D’ici là ⇑
» D’ici là sur publie.net : www.publie.net/tnc/spip.php?article183
» D’ici là sur Marelle, le blog de Pierre Ménard, responsable de la revue : www.marelle.cafewiki.org/index.php?RevueDiciLa
Le credo de la revue (www.marelle.cafewiki.org/index.php?RevueDiciLa) :
« L’idée de cette revue est de jouer la carte d’une lecture écran, et de former, notamment autour des auteurs dont les textes numériques sont diffusés sur la plateforme de Publie.net, mais pas uniquement bien sûr, un ensemble éditorial où se confrontent l’image, le texte et le son.
Plusieurs numéros sont lancés parallèlement chaque année, sous forme de chantiers à suivre, à partir d’une phrase qui fera office de point d’orgue. Les textes doivent être courts, quelques lignes, la plupart du temps. Mais la revue accueille également des textes plus longs, sur plusieurs pages, indépendamment de la forme de l’écrit. Chacun peut envoyer ses créations tant que le chantier n’est pas terminé.
Des graphistes, dessinateurs, peintres, illustrateurs, photographes, sont de la même façon, invités régulièrement à envoyer leur travail. La revue est accompagnée d’une bande son, qui forme une approche du thème au même titre que les textes et les images.
Le premier numéro a pour thème : Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves.
Il s’agit d’un phrase de Georges Perec extraite de L’Infra-ordinaire, paru au Seuil, en 1989 :
“Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie. Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves. Mais où est-elle notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace.”»
Tapin ⇑
» Le blog : infostapin.blogspot.com/
Sur D’ici là et Tapin :
Durée : 15’58
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